SOMMAIRE
0. Introduction *
1. Force et pression *
1.1. Notion de force *
1.2. Notion de pression *
1.3. Les différentes pressions *
1.4. Applications *
1.5. Conséquences *
1.6. Exercices *
2. Compressibilité des
gaz *
2.1. Rappels *
2.2. Expérience *
2.3. Enoncé de la loi de Mariotte *
2.4. Applications *
2.5. Conséquences *
2.6. Exercices *
3. Flottabilité *
3.1. Rappels *
3.2. Expérience *
3.3. Enoncé du principe d’Archimède
*
3.4. Applications *
3.5. Conséquences *
3.6. Exercices *
4. Conclusion *
Introduction
Cet exposé est le premier volet des cours de physique
dont l’approche se veut résolument tournée vers la pratique
et vers la compréhension des phénomènes concrets.
Nous considèrerons ici les aspects de force, de
pression et de compressibilité des gaz tant en termes de grandeurs,
de phénomènes que de mécanismes physiques mis en jeu
par la plongée. Nous aborderons ainsi des notions nécessaires
à ceux qui entendent pratiquer en autonomie puisqu’en découleront
les règles de sécurité et de prévention des
accidents barotraumatiques.
Nous nous intéresserons, enfin, à la notion
de flottabilité pour voir ses conséquences sur le comportement
et les habitudes du plongeur ainsi que sur le choix de son lestage.
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1. Force
et pression
1.1 Notion de force
Mise en évidence
-
Une quille de bowling, immobile, reçoit la boule lancée
par le joueur et tombe, plus ou moins violemment, dans une direction ou
dans une autre, selon l’angle sous lequel elle est frappée.
-
Une bille de billard roule et, rencontrant une bande, change
sa trajectoire et sa vitesse
-
Une ceinture de lest lâchée depuis un zodiac
s’enfonce dans l’eau et tombe au fond.
Définitions
On appelle force toute cause capable de
modifier l'état de repos ou le mouvement d'un corps.
On appelle poids la force d’attraction
que subit tout corps à la surface de la Terre.
Unités
-
SI : Newton (N)
-
Unités usuelles : Le kilogramme force (kgf) : 1kgf = 9,81
N » 10 N
1.2. Notion de pression
Mise en évidence
-
Un individu s'enfonce plus dans la neige fraîche qu'un
autre, pourtant plus lourd, mais équipé de raquettes.
-
Il est pratiquement impossible d'enfoncer sa main à
plat dans le sable. On y parvient si on place sa main verticalement alors
que la force exercée est la même.
-
Sous l’eau, on ressent le besoin d’équilibrer les
oreilles quand on descend, alors que les bras ne ressentent aucune gène
particulière.
Définition
La pression est le résultat d’une
force, rapporté à la surface sur laquelle elle s’applique.
Unités
-
SI : Pascal (Pa) : 1 Pa = 1 N / 1 m2
-
Unités usuelles :
-
l’hectopascal (hPa) : 1 hPa = 100 Pa
-
le bar : 1 bar = 1 kgf / 1 cm2 = 105
Pa = 100000 Pa
-
le millibar (mbar) : 1mb = 1 hPa
1.3. Les différentes
pressions
La pression atmosphérique
La pression atmosphérique, notée
PA
ou Patm, est le poids des différentes couches
gazeuses qui entourent la Terre rapporté à sa surface.
Cette pression varie selon :
les conditions climatiques,
l'altitude.
En pratique, on considère qu’au niveau de la mer
: Patm = 1 bar
|
|
La pression hydrostatique
Soit une colonne d'eau de 10 m de haut sur une section
de 1 cm2.
Calculons le volume de cette colonne :
V = 10 m x 1 cm2 = 1000 cm * 1 cm2
= 1000 cm3 = 1 dm3 = 1 litre
1 litre d'eau pesant 1 kg, la colonne étudiée
pèse 1 kg.
Elle exerce donc une pression de : P = F/S = 1kgf/1cm2
= 1 bar
On pourra donc considérer que, dans l'eau, tout
ce passe comme si la pression augmentait de 1 bar tous les 10 mètres.
On peut donc définir une pression, liée
à l’action de l’eau, appelée pression hydrostatique
ou pression relative, notée PHydro ou Prel
.
En résumé, on peut exprimer la pression
hydrostatique par la formule suivante :
|
|
La pression absolue
Pour rendre compte de la totalité des effets de
la pression, on définit la pression absolue, notée
Pabs,
comme étant la somme des pressions atmosphérique et hydrostatique.
Ceci peut se résumer par les formule suivante :
Pour la calculer, on utilise (au niveau de la mer) la formule
suivante, déduite de la première :
1.4. Applications
Détendeur
Profondimètres
Gonflage des bouteilles de plongée.
1.5. Conséquences
La pression est la source de bien des désagréments
pour le plongeur : elle pourra aussi bien agir sur différents organes
(oreilles, dents, sinus, …) que sur des éléments matériels
tels que le détendeur ou la combinaison, par exemple.
1.6. Exercices
-
La pression relative à 90 m est de :
1) 8,9 bars o
2) 9 bars o
3) 10 bars o
4) 9,9 bars o
-
La pression absolue à 48 m est de :
1) 58 bars
o
2) 48 bars o
3) 4,8 bars
o
4) 5,8 bars
o
-
Quelle est la pression absolue à la surface, à
10 m, à 30m. A quelle profondeur correspondrait
une pression absolue double de celle qui règne
à 30m. Conclusions ?
-
A quelle profondeur a-t-on une pression absolue de 3,4 bars
?
-
Compléter le tableau ci dessous
Profondeur
|
Pression
|
Question
|
Correction
|
35 m
|
! |
Pression relative
|
|
! |
4,7 b/ P relative
|
Profondeur
|
|
5 m
|
! |
Pression relative
|
|
! |
5,6 b/ P absolue
|
Profondeur
|
|
45,5m
|
! |
Pression absolue
|
|
60 m
|
! |
Pression relative
|
|
! |
0,7 b/ P relative
|
Profondeur
|
|
! |
4,57 b/ P absolue
|
Profondeur
|
|
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2. Compressibilité
des gaz
2.1. Rappels
Rappelons l’expression de la pression absolue (au niveau
de la mer) , vue dans le chapitre précédent :
2.2. Expérience
Enfonçons progressivement un ballon de baudruche
contenant 12 litres d’air sous l'eau et observons ce qui se passe.
Profondeur
(en mètres)
|
Pression absolue
(P, en bar)
|
Volume du ballon
(V, en litres)
|
|
Valeur de P x V
|
A la surface (0m)
A 10 m
A 20 m
A 30 m
|
1
2
3
4
|
12
6
4
3
|
|
1 x 12 = 12
2 x 6 = 12
3 x 4 = 12
4 x 3 = 12
|
Nous pouvons constater qu'au fur et à mesure
que l’on descend, la pression augmente et le volume du ballon diminue.
De la même façon, au fur et à mesure que l’on remonte,
la pression diminue et le volume du ballon augmente pour retrouver sa valeur
initiale.
On note également que le volume du ballon a été
réduit de moitié entre 0 et 10 m, à la descente, et
qu’il a doublé entre 10 m et la surface, à la remontée.
On peut donc en conclure que le volume de l’air contenu
dans le ballon varie en fonction de la pression. On dit que l’air est compressible.
C’est aussi le cas des gaz.
En revanche les liquides et les solides sont, eux, incompressibles
aux pressions auxquelles nous évoluons.
2.3. Enoncé de
la loi de Mariotte
A température constante, le volume d'une masse
gazeuse est inversement proportionnel à la pression qu'elle subit.
Notations
-
Si P représente la pression et V le volume d’un gaz, on peut écrire
:
-
Si P1 et V1 représentent respectivement la
pression et le volume d’un gaz à une profondeur 1 et que P2
et V2 représentent respectivement la pression et le volume
d’un gaz à une profondeur 2, on peut écrir
P1 . V1 = P2 . V2
= Constante
|
2.4. Applications
Compresseur pour le gonflage des blocs
Contenance d'un bloc
Calcul d'autonomie
Profondimètres (certains)
Stabs
2.5. Conséquences
Prévention des barotraumatismes : placage de masque,
sinus, oreilles, dents et …
surpression pulmonaire.
Il est important de noter que les variations de volume
sont d'autant plus importantes que l'on est proche de la surface. |
|
2.6. Exercices
-
A 40 m, un ballon a un volume de 20 litres. Quel sera le
volume de ce ballon à la surface ?
-
Un plongeur à 25 mètres de profondeur est équipé
d'une bouée dont le volume d'air est de 4 litres. Quelle sera son
volume à 10 mètres, puis à la surface si le plongeur
ne purge pas sa bouée ?
-
Combien de litres d’air détendu à la pression
atmosphérique y a-t-il dans un bloc de 12 litres gonflé à
190 bars ?
-
Combien de temps peut-on respirer grâce à un
bloc de 12 litres gonflé à 200 bars , en ayant une consommation
en surface de 20 l/mn ?
-
en surface
-
à 10 m de profondeur
-
à 20 m
-
à 30 m
-
à 40 m
-
En respirant sur un bloc de 12 litres gonflé à
190 bars , combien de temps peut-on rester à 30 mètres de
profondeur avant de passer sur réserve (tarée à 50
bars) ?
-
Un plongeur s'immerge avec une bouteille de plongée
de 12 litres gonflée à 200 bars et ayant une réserve
tarée à 30 bars. Sachant qu'à la surface il a une
consommation équivalente à 16 inspirations de 1 litre d'air
par minute, quelle pourra être la durée de sa plongée
à 20 mètres ? Même question à 40 mètres.
-
On désire gonfler un bloc de 15 litres dans lequel
il reste 50 bars. Sachant que nous disposons d'un compresseur dont le débit
est de 10 m3 par heure. Quel est le temps nécessaire pour gonfler
ce bloc à 200 bars ?
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3. Flottabilité
3.1. Rappels
Nous avons déjà la notion de ce qui coule,
de ce qui flotte :
-
Pour couler il faut expirer.
-
Une bouteille de plongée très lourde hors de
l'eau devient légère lorsqu'on l'immerge.
-
Un paquebot de plusieurs milliers de tonnes flotte, alors
qu'une bille d'acier coule.
3.2. Expérience
Soit 3 cubes de 1 litre de volume pesant respectivement
500 g, 1 kg et 2 kg.
Quand on plonge ces cubes dans l’eau, on constate que
:
Le cube de 500 g flotte
Le cube de 1 kg reste en équilibre entre 2 eaux
Le cube de 2 kg coule
Le fait que le cube flotte ou coule semble donc dépendre
de son poids (on vérifierait que cela dépend aussi de son
volume).
|
 |
3.3. Enoncé
du principe d’Archimède
Tout corps plongé dans un liquide, reçoit
de la part de celui-ci une poussée verticale orientée de
bas en haut et égale au poids de liquide déplacé.
Poids apparent
Le poids apparent d'un corps est la différence entre
le poids réel de ce corps et la poussée d'Archimède
qu'il subit lorsqu'on l'immerge
|
 |
Flottabilité
Positive si le corps remonte
:
-
La poussée d'Archimède est supérieure au poids réel
du corps,
-
Le poids apparent est négatif.
Nulle si le corps reste en équilibre :
-
La poussée d'Archimède et le poids réel sont égaux,
-
Le poids apparent est nul..
Négative si le corps coule :
-
La poussée d'Archimède est inférieure au poids réel
du corps,
-
Le poids apparent est positif.
3.4. Applications
Stab
Poumons-ballasts
Combinaison, lestage
Parachute de relevage
3.5. Conséquences
Maîtrise de la vitesse de remontée
Maîtrise du risque d'essoufflement (mauvais lestage
Þ
mauvaise stabilisation au fond)
Tenue des paliers
3.6. Exercices
-
Un plongeur de 70 kg ayant un volume de 60 litres est équipé
d'une ceinture lestée à 4 kg et d'une stab ayant un volume
d'air de 10 litres. Quelle est l'état de flottabilité de
ce plongeur à 20 mètres de profondeur ?
-
A l'issue d'une plongée, on désire remonter
de 30 mètres l'ancre du bateau à l'aide d'un parachute car
le système de relevage est en panne. Cette ancre pèse 40
kg pour un volume de 10 dm3.
Le plongeur désigné pour cette tâche introduit 27 litres
d'air dans le parachute. Que va-t-il se passer ?
Imaginons maintenant que le plongeur aide l'ancre à
se décoller du fond en palmant. Jusqu'à quelle profondeur
devra-t-il assister le parachute afin que celui-ci puisse remonter l'ancre
seul ?
-
Un plongeur de 70 kg présente un volume corporel de
73 litres. L'ensemble de son équipement hors bloc représente
un volume de 10 litres pour un poids de 3 kg. Son bloc de 12 litres (15
kg) est gonflé à 200 bars (air = 1,293 g/l). Pourra-t-il
tenir un palier à 3 mètres ? Si la réponse est non,
quel lestage devra-t-il adopter ?
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4. Conclusion
Nous en sommes à mi-parcours de notre tour d’horizon
des principales bases de physique nécessaires au plongeur autonome.
Nous en retiendrons, pour l’instant que :
-
un plongeur ne peut ignorer qu’il évolue dans un environnement
où la pression intervient en permanence,
-
la compressibilité des gaz lui imposera des règles
de sécurité. De leur respect dépendra la prévention
des barotraumatismes,
-
les notions de flottabilité lui permettront d’adopter
un lestage adéquat, afin d’être capable de ne pas se fatiguer
inutilement (donc de prévenir l’essoufflement), d’améliorer
son confort et de tenir un éventuel palier,
Rendez-vous, donc, pour la suite de ce tour d’horizon, et
les conclusions que nous en tirerons.
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Dernière mise à jour : 15 aoùt
2000
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