|
Cet exposé est le complément de la première présentation de physique. Après avoir considéré les aspects de pression, de compressibilité des gaz et de flottabilité, nous poursuivrons ici notre tour d’horizon des grandeurs, phénomènes et mécanismes physiques mis en jeu par la plongée en abordant des notions nécessaires à ceux qui entendent pratiquer en autonomie puisque :
Contrairement à ce que croient certains profanes, nous savons tous qu’à de rares exceptions près, la majorité des plongeurs respirent de l’air, lors d’une plongée loisir classique. Nous verrons dans ce chapitre que tous les gaz deviennent toxiques à une pression donnée. Il est donc important de connaître la nature et les effets de ces gaz sur le plongeur afin d’éviter tout effet indésirable et/ou dangereux.
Loi de Mariotte
Le récipient de gauche
contient de l'O2 à la pression de 1 bar
Le vide a été effectué dans le récipient de droite |
A l'ouverture du robinet, l'O2 contenu dans le récipient de gauche se propage dans celui de droite jusqu'à obtenir de l'O2 à 0,5 bar dans les deux récipients. |
L'O2 a envahi tout l'espace qui
lui est offert entraînant une baisse de pression dans les deux récipients
P x V = Cste.
2ème expérience
Le récipient de gauche
contient de l'O2 à la pression de 1 bar
Celui de droite contient du N2 à 1 bar. |
A l'ouverture du robinet la pression dans les 2 récipients reste à 1 bar mais ils contiennent chacun 50% d'O2 et 50% de N2. |
Les deux gaz à 50% de concentration ont une pression totale de 1 bar.Chaque gaz fournit une pression de 0,5 bar.
La pression partielle d'un gaz constituant un mélange est la pression qu'aurait ce gaz, s'il occupait seul le volume total.
Exemple de l’air
|
La pression partielle d’un gaz dans un mélange
est égale au produit de la pression absolue par la concentration
de ce gaz.
|
Elaboration des tables de plongée.Plongée
aux mélanges (NITROX).Oxygénothérapie hyperbare.
Tous les gaz présents dans l’air sont toxiques à une pression donnée. On peut ainsi citer les trois principaux auxquels nous serons confrontés :
- CO2 : cause de l’essoufflement A partir de : PpCO2 > 0,02 b
- N2 : cause de la narcose A partir de : PpN2 > 4b
- O2 : cause de l’hyperoxie A partir de : PpO2 > 1,6 b
En conclusion, il ressort que des limitations de pression,
donc de profondeur nous seront imposées par les effets toxiques
des gaz que nous respirons en plongée. Le non respect de ces limitations
pourra provoquer des accidents, dits " biochimiques ", qui seront traités
dans le chapitre " accidents ".
Dans tous les exercices qui suivent, on considèrera
que l’air est un mélange composé de 80% de N2
et 20% d’O2.
La dissolution est un phénomène physique que nous rencontrons au quotidien. Il peut s’agir de la dissolution :
Définition de la pression absolue : PABS
= PATM + PHYDRO
Définition de la pression partielle : Pp gaz
= PABS x %gaz
Remplissons un récipient pour moitié d’eau
et pour moitié d’un gaz et fermons le par un couvercle étanche.
On définit la tension d’un gaz comme
étant la quantité de ce gaz dissous dans le liquide. Elle
est exprimée en bar.
.Rien n’a changé.
La seule pression exercée sur la liquide est la
PATM
T = P |
On appuie sur le couvercle
La pression au dessus du liquide augmantant, le gaz commence
à se dissoudre dans le liquide
T < P |
Au bout d’un certain temps, la
quantité de gaz dissous dans le liquide atteint sa valeur d’équilibre
T = P |
On relâche légèrement
la pression exercée sur le couvercle. La quantité de gaz
dissous dans le liquide est libérée progressivement sous
forme de petites bulles
T > P |
Si on relâche brutalement
la pression exercée sur le couvercle, la quantité de gaz
dissous dans le liquide est libérée brutalement sous forme
de grosses bulles.
T >> P |
2.3. Enoncé de la loi de Henry
L’expérience précédente est directement transposable à la réalité du plongeur, si l’on considère que :
Les différents états précédemment décrits se retrouvent donc en plongée, comme indiqué sur le schéma ci-dessous :
On dénombre un certain nombre de facteurs favorisant la dissolution, parmi lesquels :
- la pression
- la température (dissolution ä si T æ )
- l'agitation - la durée
- la surface d'échange
- la nature du tissu
Les tables de plongée constituent l’application la plus évidente de l’étude des mécanismes de dissolution de l’azote dans le corps humain. Elles nous fourniront 3 informations essentielles :
- La courbe de sécurité, significative des différents Sc,
- La vitesse de remontée, significative de la désaturation des tissus dont la période est courte (dits tissus " courts "),
- Les paliers, significatifs de la désaturation des tissus dont la période est longue (dits tissus " longs ").
Informations complémentaires (hors programme)L’azote étant, dans notre cas, le seul gaz de l’air concerné par le mécanisme de dissolution, il conviendra de considérer qu’à saturation, on a :
TN2 = PpN2
Les tissus du corps humain étant très nombreux, on a choisi de les modéliser en compartiments. Chacun d’entre eux est caractérisé par un coefficient de sursaturation critique (Sc). Il est défini par le rapport :
Sc = TN2 / PABS On définit, enfin, deux notions relatives aux mécanismes de dissolution :le gradient : c’est la différence entre la pression partielle du gaz à dissoudre et la quantité de gaz dissous.
G = PpN2 - TN2
La prévention des accidents de décompression passe inévitablement par le respect des tables de plongée à savoir :
Avoir compris les mécanismes de dissolution
des gaz, particulièrement celui de l’azote dans le corps humain
permet d’accepter les protocoles qu’elles nous imposent et de prendre conscience
de leur importance.
Lors de nos plongées, nous avons tous pu faire l’expérience que notre vision était perturbée dans l’eau :
En atteignant la surface de l'eau, puis en y pénétrant
les rayons lumineux sont soumis à 4 phénomènes principaux
: Réflexion, Réfraction, Absorption, Diffusion que
nous allons maintenant détailler.
Chaque milieu (air, eau, diamant, etc…) est caractérisé
par son indice de réfraction, défini par :
|
Quelques valeurs significatives de l’indice de réfraction (ou indice optique) sont, par exemple :
Ces différences d’indices optiques conditionnent
la propagation d’un rayon lumineux d’un milieu à un autre. Par conséquent,
les perceptions visuelles du plongeur en seront modifiées selon
les schémas ci-dessous.
|
|
|
![]() |
![]() |
![]() |
En pratique, il faut retenir que, sous l’eau :
distance apparente = distance réelle x 3/4 taille apparente = taille réelle x 4/3
A 10 m de profondeur, il n'y a déjà plus que 33 % de la lumière du soleil.
Plus on descend en profondeur moins on voit de couleurs.
La couleur rouge est la première à disparaître à
10 mètres mais, vers 30 mètres, seuls restent le vert et
le bleu. On parle de disparition sélective des couleurs en fonction
de la profondeur.
L'eau n'est pas homogène, elle contient des particules en suspension, notamment au printemps lorsqu'elle est très chargée en plancton. Un objet dans l'eau n'est pas éclairé par une source lumineuse, mais par une multitude de sources secondaires arrivant de toutes les directions.
Application à la plongée
Le fait d’évoluer dans l’eau constitue un changement
important par rapport à l’air auquel notre audition est habituée.
Cela modifiera un certain nombre de nos repères et le plongeur devra
en tenir compte pour rester en sécurité.
Un son est caractérisé par :
Dans l'air, les molécules se propagent tous azimuts.
Dans l'eau, les molécules se touchent
et glissent les unes par rapport aux autres.
Dans un solide, les molécules sont figées
et le son est transmis intégralement (rail, tuyauterie...)
Du fait de la meilleure propagation des ondes sonores dans l’eau, on peut mieux entendre certains bruits :
Mais… Cette propagation plus rapide que celle à
laquelle nous sommes habitués n’est pas toujours un avantage. Ainsi,
le repérage de la direction d’origine des bruits (moteur de bateaux,
par exemple) devient impossible sous l’eau. Le tour d’horizon est donc
d’autant plus nécessaire.
Citons, enfin, une dernière application, fort utile : le sondeur. Son principe est décrit ci-dessous.
Voilà !
Nous avons fait le tour des principales bases de physique nécessaires au plongeur autonome. Il doit être réellement conscient de la nécessité d’une parfaite compréhension des contraintes inhérentes au milieu dans lequel il sera appelé à évoluer, puisqu’il en va de sa sécurité :
Alors, bonne continuation !
Dernière mise à jour : 15 aoùt
2000
Copyright JM. Lasserre - F. Loubère 2000 -
Tous droits réservés