0. Introduction *

1. Définitions *

Annexe 1. Exercices *

Annexe 2. Tables MN90 *
 
 
 
 

Le Niveau 2, vous le savez maintenant, sanctionne l’autonomie de son titulaire dans l’espace médian (sous la responsabilité d’un directeur de plongée). Le fait d’être capable de prévenir les accidents constitue un volet essentiel de cette autonomie. Vous devrez donc savoir, entre autres, gérer votre décompression, puisque la prévention des accidents biophysiques en dépend.

Même si l’ordinateur de plongée tend aujourd’hui à se répandre largement, il est nécessaire d’apprendre le maniement de tables de plongée, ceci pour plusieurs raisons :

• elles peuvent constituer un moyen commun de gestion de la décompression pour la palanquée,
• elles ne tombent jamais en panne,
• leur faible coût les rend accessibles à tous.

1.1. Les tables MN90, qu’est-ce que c’est ?
En version papier ou en version immergeable, les tables MN90 complètes sont composées de 4 tables :
1. la table des plongées simples à l’air,
2. le tableau donnant la variation de la tension d’azote résiduel en surface, après intervalle à l’air,
3. le tableau donnant la majoration,
4. le tableau donnant la variation de la tension d’azote résiduel en surface, après intervalle à l’oxygène.

 

1.2. Les paramètres d’une plongée
Début de la plongée : La plongée commence dès l'immersion (phoque ou canard).

Profondeur de la plongée : C'est la profondeur (en mètres) maximale atteinte au cours de la plongée.

Fin de la plongée : La plongée est finie dès que le plongeur quitte le fond pour rejoindre la surface.

Durée de la plongée : C'est le temps (en minutes) qui s'est écoulé entre le début de la plongée et la fin de la plongée.

Vitesse de remontée :
Elle est de 15 m/mn, entre le fond et le premier palier.
J On donne classiquement comme repère la vitesse des petites bulles.

Elle est de 6 m/mn entre chaque palier et entre le dernier palier et la surface.
J En pratique, la remontée de –3 m à la surface est à faire le plus lentement possible, uniquement au poumon ballast (sans gonfler la stab).

Durée totale de la remontée: C'est le temps qui s'écoule entre la fin de la plongée et l’instant où le plongeur refait surface.
Si on considère la première table, on trouve :

• la profondeur de la plongée dans la première colonne,
• la durée de plongée dans la deuxième colonne,
• la durée des paliers éventuels et leur profondeur (12, 9, 6 et 3 m) dans les colonnes suivantes.

 

 
 
 
 
 
 
 

Certaines tables disponibles dans le commerce font, ensuite, apparaître deux colonnes :

• une, intitulée " durée totale de remontée ", est devenue obsolète depuis l’actualisation de la procédure de décompression faite par la Marine Nationale,
• l’autre, intitulée " G " ou " GPS ", dont la signification sera donnée au chapitre 3.

 

1.3. La courbe de sécurité
La courbe de sécurité indique la profondeur et le temps des plongées pour lesquelles il n'est pas nécessaire d'effectuer de palier.

JEn pratique, il est recommandé d'effectuer un palier, dit " de sécurité ", de 3 minutes à 3 mètres, même si la table n’en impose pas. Ce palier de sécurité ne devra jamais être mentionné dans les exercices

2.1. Définition
 
Une plongée est dite simple lorsqu'elle est isolée dans la journée ou lorsqu'elle survient plus de 12h après une première plongée.
12h est le temps au bout duquel on considère que l’organisme est totalement désaturé en azote.
 
2.2. Représentation et calculs
 
Exemple 1

Exemple 2

Représentation
J Il est fortement recommandé, spécialement pour les exercices théoriques, de prendre le temps de tracer le profil de la plongée et de reporter sur le schéma réalisé les données :

de l’énoncé,

calculées.

J Dans le même ordre d’idées, il peut s’avérer utile de détailler les calculs.

 
Calcul des paliers
On lit directement, dans la première table, la valeur du palier correspondant au couple (profondeur, temps) de la plongée effectuée.
Lorsque la profondeur réellement atteinte n'est pas indiquée dans la table, il faut prendre la profondeur immédiatement supérieure, figurant dans la table.
Lorsque la durée de plongée réellement effectuée n'est pas indiquée dans la table, il faut prendre la durée de plongée immédiatement supérieure, figurant dans la table.
 

Calcul de la durée totale de remontée
Ce calcul ne se fait que dans les exercices.

J En pratique, on regardera simplement

• les petites bulles jusqu’au premier palier,
• sa montre ensuite.
La vitesse de remontée est de :
• 15 m/mn, entre le fond et le premier palier,
• 6 m/mn entre chaque palier et entre le dernier palier et la surface.
La durée totale de remontée (DTR) est la somme de :
• DR entre le fond et le premier palier : ( Profondeur _{fin de plongée} – Profondeur _palier ) / 15
• Durée du (ou des) palier(s)
• DR entre les paliers : ( Profondeur _{1er palier} – Profondeur _{palier suivant} ) / 6

Soit 3/6 = 0,5 mn (ou 30 s)


Le résultat de cette somme est arrondi , à la fin des calculs, à la minute supérieure.

Dans le cas de l’exemple 1 :

• DR entre le fond et le palier : ( 22 - 3 ) / 15 = 1,26
• Durée du palier : 7
• DR entre le palier et la surface : 0,5
• Durée Totale de Remontée : 8,76
• On arrondit à 9 mn

 

2.3. Cas d’une remontée lente

 
Une remontée est dite lente lorsqu'elle est effectuée à une vitesse inférieure à la vitesse préconisée de 15 m/mn.
Ce sera le profil de la plupart des plongées que vous effectuerez : dans notre exemple, descente à 30 m, puis exploration au cours de laquelle on remonte lentement jusqu'à 20 m.
 
 





 
 
 
 
 

On considérera, comme fin de plongée, le moment où le plongeur amorce effectivement sa remontée à vitesse préconisée, en intégrant le temps de la remontée lente à la durée de plongée.
 
2.4. Cas d’une remontée rapide

Une remontée est dite rapide lorsqu'elle est effectuée à une vitesse supérieure à la vitesse préconisée de 15 m/mn.
Une remontée rapide peut être le fait d'un exercice (assistance à la stab), d'une panne mécanique, de la perte du lestage, etc...

Procédure à suivre

• Redescendre en moins de 3 minutes à la moitié de la profondeur maximale atteinte au cours de la plongée.
• Séjourner 5 minutes à cette profondeur.
• Effectuer la remontée à la vitesse préconisée, 15 m/mn.
• Effectuer les éventuels paliers en prenant les paramètres suivants:
• profondeur = profondeur maximum atteinte
• durée = durée de la plongée + durée de la remontée rapide + durée en surface + durée nécessaire pour redescendre à la demi-profondeur + les 5 minutes passées à la demi-profondeur.

 
Exemple :






 
 
 
 
 

Si la limite des 3 mn est dépassée, ne pas redescendre à mi-profondeur mais traiter comme un accident de décompression (voir le chapitre accidents) et évacuer sur un centre hyperbare.

Ne pas utiliser cette procédure de remontée rapide pour un plongeur présentant les symptômes d'un accident de décompression déclaré.

2.5. Cas d’un palier interrompu

Si un palier a été interrompu pour une cause quelconque (panne d'air, par exemple), on refait le palier interrompu et les suivants mais pas ceux qui ont déjà été effectués.

J Cela signifie que si l’on est sûr de ne pas avoir assez d’air pour effectuer un palier, il vaut mieux d’emblée remonter au bateau chercher un bloc plutôt que de commencer le palier.

On se place ici dans le cas où la plongée qui est effectuée n’est plus " isolée ", c’est à dire qu’elle a été précédée par une autre moins de 12h avant. Le plongeur n’étant pas totalement désaturé, il faudra tenir compte de l’influence de la plongée précédente sur l’organisme.

On définit l’intervalle comme étant le temps écoulé entre l’heure de sortie la première plongée et le début de la suivante.
 

Il est essentiel de retenir que les tables MN90 n’autorisent, au maximun, que 2 plongées par 24 heures.

3.1. Plongée consécutive

Une plongée est dite consécutive lorsqu'elle survient dans un intervalle de moins de 15 minutes après la première plongée.
 

Exemple

La première plongée est une plongée simple, telle que celles vues au chapitre 2.
 

Paramètres de la plongée consécutive

Profondeur : profondeur la plus importante atteinte au cours des 2 plongées.

Durée : durée de la 2^ème plongée augmentée de la durée de la 1^ère plongée.

 

Calcul des paliers

Dans notre exemple, on utilisera la table avec une profondeur de 25m et une durée de 50 mn.
Le plongeur devra donc effectuer 21mn de palier à 3m, lors de sa deuxième plongée.
 
 
 

3.2. Plongée successive

Une plongée est dite successive lorsqu'elle survient dans un intervalle compris entre 15 minutes et 12 heures après la première plongée.
Pour de telles plongées, on a besoin de définir les notions suivantes :

• Groupe de plongée successive : Lettre figurant dans la dernière colonne de la 1^ère table, pour la première plongée.
• Tension résiduelle d’azote : Quantité d’azote encore dissout dans le corps, suite à la première plongée.
• Majoration : Temps à rajouter à la durée de la deuxième plongée afin de prendre en compte la tension résiduelle d’azote due à la première plongée.

 
Paramètres d’une plongée successive et calculs associés

J Les calculs utilisés ici pour des exercices sont strictement les mêmes que ceux qui seront à faire en pratique.

Déterminer le groupe de plongée successive (GPS) de la 1^ère plongée, dans la première table.

Connaissant l’heure de sortie de la 1^ère plongée, calculer l’intervalle de surface.

Rechercher, dans le deuxième tableau, la valeur de la tension résiduelle d’azote (parfois appelé X2) correspondant au GPS (parfois appelé X1), pour cet intervalle de surface.

Rechercher, dans le troisième tableau, la valeur de la majoration correspondant à la profondeur de la plongée que l’on va faire, pour cette tension résiduelle d’azote.

Calculer les paliers de la 2^ème plongée en prenant comme paramètres :

Profondeur : la profondeur de la 2^ème plongée,

Durée : la durée réelle augmentée de la majoration.

Lorsque l'intervalle réel n'est pas dans la table, prendre l’intervalle immédiatement inférieur, figurant dans la table.
Lorsque la tension résiduelle d’azote n'est pas dans la table, prendre la tension résiduelle d’azote immédiatement supérieure, figurant dans la table.
Lorsque la profondeur de la 2^ème plongée ne se trouve pas dans la table de majoration, prendre la profondeur immédiatement supérieure, figurant dans la table.

 
 
 
 
Exemple 1

Exemple 2

L’utilisation des tables MN90 qui vient d’être présentée doit être comprise et maîtrisée par tout plongeur souhaitant disposer d’une autonomie reconnue. Si les principes sont simples, les sources d’étourderie peuvent être nombreuses. Il faut donc être familier de cette gymnastique intellectuelle. Un premier conseil est donc de les vérifier ses calculs - soi-même, bien sur - mais aussi auprès des membres de sa palanquée. On se doute bien qu'une erreur dans un calcul de tables s’avérerait gênante dans le cadre d’une épreuve théorique mais pourrait avoir des conséquences beaucoup plus lourdes dans la réalité.

Au delà de cet aspect, il faut aussi toujours garder présentes à l’esprit les conditions d’utilisation des tables MN90 qui supposent le respect des vitesses de remontée et des paliers indiqués, mais aussi du nombre de plongées par jour (2 au maximum) et de profondeurs limites (même si elles dépassent largement les prérogatives d’un plongeur Niveau 2). En d’autres termes, l’utilisation les tables doit être synonyme de respect scrupuleux des informations qu’elles fournissent au plongeur et ne jamais donner lieu à la moindre interprétation ni extrapolation.

Mentionnons enfin que les tables MN90, bien que corrigées et validées sur des échantillons significatifs, s’appuient sur un modèle statistique. Cela signifie qu’elles ne sont pas une assurance tout risque mais simplement un des meilleurs moyens pour éviter les accidents de décompression.

Pour terminer, un dernier conseil aux possesseurs d’ordinateurs de plongée : gardez toujours un jeu de tables immergeables dans la poche de votre stab et une montre à votre poignet : cela vous permettra, par exemple, de vérifier si votre ordinateur est raisonnablement optimiste, mais surtout de palier une éventuelle panne (pile, électronique, etc…) ou perte.

Et maintenant, bonne plongées… en sécurité.
 
 

J Pour chacun de ces exercices, vous dessinerez le profil de plongée.

Exercice 1 : Vous effectuez une plongée simple de 25 mn à 30m. Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

Exercice 2 : Vous effectuez une plongée simple de 27 mn à 31m. Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

Exercice 3 : Adèle, Didier et Dominique s’immergent à 9h00, ils descendent à 25m. A 9h30, Didier, qui a aperçu une sirène, fait une remontée rapide jusqu’en surface, qu’il atteint à 9h31. Procédure à suivre ? Paliers ? GPS ?

Exercice 4 : Laurel et Hardy s’immergent à 9h00 sur un fond de 30m ; ils se baladent le long du tombant. A 9h43, ils sont à 18m et Laurel passe sur réserve.

Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

Exercice 5 : Au cours de la sortie club, votre moniteur vous propose d’effectuer les plongées suivantes :

Le matin, immersion à 9h00, 40 mn à 30m. Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

L’après midi, à 16h30, 30 mn à 25m. Majoration ? Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

Exercice 6 : Vous vous immergez à 10h00 et effectuez une plongée de 22 mn à 37m.

Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

Après un intervalle de surface de 3h, vous souhaitez replonger. Calculez la majoration pour une plongée à 20m, à 25m, à 30m. Qu’en pensez vous ?

Vous choisissez d’effectuer une plongée de 20 mn à 25m. Paliers ? Durée de remontée ? GPS ?

Exercice 7 : Vous vous immergez à 9h00 et effectuez une plongée de 23 mn à 31m.

5 mn après votre sortie, votre moniteur est désigné volontaire pour aller décoincer l’ancre à 24m (bien sur, il va faire ça en utilisant son parachute et par conséquent vous vous ferez un plaisir de calculer pour lui le volume d’air nécessaire …..). Il reste au fond 5mn.

Paliers ? Durée de remontée ? GPS ? Heure de sortie ?

Exercice 8 : Vous vous immergez à 9h00 et effectuez une plongée de 17 mn à 41m.

Paliers ? Durée de remontée ? GPS ? Heure de sortie ?

Vous vous immergez à nouveau à 13h30 et effectuez une plongée de 30 mn à 24m.

Paliers ? Durée de remontée ?

Exercice 9 : Comparaison entre plongées consécutive et successive

Après une plongée de 30 mn à 28 mètres, Jean-Marc et Françoise constatent, une fois sur le bateau, que l’ancre est bloquée au fond, à 33 mètres. Jean-Marc replonge 13 mn après être sorti de l’eau, Françoise se ré-équipe et le suit 4 mn après.

• Ils commencent leur remontée ensemble, Jean Marc étant resté 7 mn au fond.

• Qui sortira de l’eau en premier ?
• Quel écart en minutes entre les 2 plongeurs ?

• Ils restent tous les deux 7 mn au fond et remontent donc séparément .

• Qui sortira de l’eau en premier ?
• Quel écart en minutes entre les 2 plongeurs ?

• Conclusion ?

Ces tables sont extraites des MN90